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2017-07-28T11:18:02+02:00

La Fête Foraine

Publié par mamanmouth

 

 

 

Aaaah ! La fête foraine… Que ce soit à la Saint Michel , à la fête des gentianes  ou ailleurs, on en a tous gardé de bons souvenirs et y laissons une partie de notre enfance…

Cette année, je vais faire plaisir à ma Memette : on y passe une pleine après-midi entre filles, elle a mis sa belle robe fluo, son collant reine des neiges et on est parti pour le champ de foire.

Sur place, tu te prends inévitablement ta madeleine de Proust en pleines narines : la guimauve, le nougat, les gaufres et le doux parfum de la barbe à papa… Bon, tu gères un peu moins bien les nuisances sonores qu’autrefois, tels que la musique techno du tourbillon blanc et l’alarme du camion pompier , mais bon, t’es parti dans un esprit positif : tu vas faire plaisir à la gosse.

 

Moi quand j’étais une petite fille, j’adorais prendre le mini bus et l’hélicoptère qu’on prenait pour un vrai. J’avais l’impression d’être Kate Winsley  sur la proue du Titanic, les bras écartés, le cheveu au vent, déjà  maitre du monde …  mais aux commandes d’une soucoupe volante.

Quand on était un peu plus grands et que les  petits manèges devenaient ringards, ou que l’on était devenu trop grand pour tenir debout dans le mini bus surtout, on s’esquintait les genoux  et les coudes dans les auto-tamponneuses. Mais quand je dis « on s’esquintait », c’est qu’on rentrait le corps couvert de bleus et qu’on en était très très fiers ! Pourquoi ? Parce que l’ecchymose et une vraie preuve de notoriété à l’adolescence : plus on a de bleus dans les auto-tamponneuses, plus cela signifie que les garçons cherchent à entrer en contact avec nous !

 Seules les filles à forte audience se faisaient rentrer dedans, si je puis dire …  

Comme j’aime à le répéter : l’ecchymose est à la popularité juvénile  ce que l’appareil dentaire est  à la promesse d’un avenir épanoui.

Une love story était souvent précédée d’un bon torticolis ou d’un « éjectage » du véhicule !

On s’envoyait pas des pokes, des émojis ou des  filtres de selfies dénudés sur Snapchat pour « pécho » à l’époque* !

La fête foraine, c’était un vrai tremplin drague mais aussi l’occasion de s’initier au dépassement de soi avec les grands manèges à sensations. Perso, j’y ai laissé trop de bile et de repas trop peu digérés pour vous en parler avec nostalgie ! Le pire, c’est qu’on y retournait promptement : malade, mais l’estomac vide cette fois…

Toute une époque…

 

Aujourd’hui, c’est ma louloutte que j’amène et j’aurais jamais imaginé qu’un jour, je trouverais ça pénible.

Je me rappelle quand j’ai emmené mon fils ainé pour la première fois au manège, j’étais encore plus contente que lui de lui faire découvrir les joies de la fête foraine. On se retrouve devant le petit carrousel, celui qui va très lentement d’abord, là où  passent les titres cultes de Disney en boucle pour faire une initiation en douceur. Le principe c’est ça :

On prend un ticket pour essayer, du coup : le gamin en demande un second, on se dit que pour le prix : il serait plus rentable d’en prendre 5 d’un coup, et le gamin, lui, veut déjà  descendre au bout du troisième. Alors toi, tu ne veux pas gaspiller les 2 tours qui te restent, tu l’obliges à continuer, il boude, du coup : le forain lui fait gagner le pompon, et te voilà reparti pour un tour supplémentaire alors que cette fois, tu serais bien rentré, toi ! Ça vous parle ça, non ?!!

C’est comme ça aussi que l’on ramène nos jetons d’une année sur l’autre et que le manège en question n’est plus là l’année suivante.

 

Qu’est ce qu’on peut trouver le temps long devant ces manèges ! La première fois, tu sors l’appareil photo, et comme 12 autres parents : tu mitrailles le gamin autour du carrousel. 12 parents ou grands-parents qui bataillent pour que le gosse les regarde pour la photo, 12 parents qui se marcheraient dessus pour réserver le meilleur véhicule pour leur gamin , 12 parents qui hurlent  le nom de leur progéniture toutes les 20 secondes environ les bras en l’air (à chaque tour en fait)…chers parents :nous sommes pathétiques !

Quand je suis arrivée avec ma fille qui n’est plus à son premier tour de manège, j’ai tout de suite pu distinguer les nouveaux parents des plus expérimentés : il y a ceux qui escaladent l’engin, euphoriques pour faire la meilleur prise de vue  du titi avec le super appareil photo en évitant les poteaux (ça ce sont les débutants), et ceux qui patientent  (les plus expérimentés, donc)en faisant la gueule à côté du manège avec de temps en temps un sourire forcé pour leur enfant, en espérant qu’il pleuve pour pouvoir écourter l’après-midi avec un bon prétexte . Ahhh, ne niez pas : Je vous ai tous observé !

C’est un vrai spectacle autour du manège, on retrouve presque à chaque fois le même mode opératoire. Ceux qui sont le plus dans la compétition, ce ne sont pas les gosses, mais leurs parents : faut choisir le bon engin pour récupérer le pompon le plus facilement possible. C’est tout une stratégie : il faut un véhicule ouvert, qui monte de préférence, virer la concurrence de grande taille et  placer le gosse sur la partie extérieur en veillant bien à ne pas trop serrer la ceinture pour qu’il puisse se lever au moment du pompon. La conscience sécuritaire parentale n’a pas sa place dans ce contexte ! C’est la gagne !

Du coup, le manège démarre, le gamin, lui, regarde les lumières partout, il reste peinard, joue avec sa ceinture alors que tout autour du manège, t’entends les parents hurler  et gesticuler « mais APPUIIIE sur le bouton rouge au milieu, APPUIIIIIE pour pouvoir monter ! ». Le gosse, évidemment, il pige quedal, les mères crient de plus belle pour couvrir la musique du « Roi Lion » et manquent de planter le manège en escaladant les piliers pour s’approcher de « p’tit chou d’amour ». Faut dire qu’il y a des fois c’est plutôt comique !

 Si le petit se lève au milieu du tour  en pleurant ou qu’il vomi sur le petit frère, t’as des mères qui sont capables de braquer le forain pour qu’il arrête le manège. Du coup, c’est lui qui se fait engueuler …  En même temps, celui-là, il nous gonfle aussi à ne jamais savoir balancer le pompon correctement !

 

Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi y’a des parents qui se mettent toujours dans des situations qu’ils vont regretter en fin de journée ?

Je sais pas pourquoi, les parents qui veulent constamment faire plaisir à leurs gosses en leur proposant des sorties génialissimes, vont invariablement finir par crier ou négocier avec eux pour mettre fin aux inévitables cris et caprices. Comme si c’était un truc obligatoire dans la chronologie des moments en familles.

 Moi, je suis un peu tordu des fois, j’aime bien m’installer et  regarder comment les parents gèrent quand il faut  sortir leurs moutards  du manège ou pire : leurs faire changer de  trampoline …

Tant que les « petits bout’ choux » vont à leur guise dans les attractions, ça roule, tout le monde est content. Mais y’a toujours un moment, soit parce que c’est l’heure de s’en aller, soit parce que c’est l’heure de changer de trampoline ou de manège (oui, y'a des parents

pour qui c’est important ! faut essayer TOUS les manèges), eh bien c’est le moment critique ou tout fou le camp ! Les parents prennent un air faussement autoritaire : « viens, on va dans un autre trampoline (ou manège) », le gosse ne veut pas évidement parce qu’il s’amusait bien, du coup : les parents s’énervent, le gosse passe rapidement en mode « je vais trop vous pourrir de honte devant tout le monde », et enfin, pour éviter le cataclysme, deux issues possibles s’offrent aux parents : soit ils menacent leur  progéniture avec un « tu seras privé de manger pendant un mois** ! »

Soit  ils capitulent avec un lamentable : «  si tu sors, je t’acheterai un poney** ! »

 Invariablement, on a 6 étapes:

 Joie- rupture-contrainte –caprice- cris des parents- punition ou capitulation des parents.

Maintenant moi je me dis : mais POURQUOI ces parents-là se sentent obligé de se mettre dans des situations contraignantes alors qu’ils SAVENT qu’elles finissent toujours comme ça ? L’abnégation du parent moderne  sans doute...allez chercher le martifouette qu’on s’en mette un coup encore !

 

Chers parents, je sais que l’âge d’or où c’était les parents et non les enfants qui commandaient est bien révolue, si vous ne voulez pas vous mettre encore la honte avec  vos   « schtroumpfs » et regretter d’en faire toujours autant pour eux, une seule solution : cessez de les emmener  à la fête foraine !

Ben vous avez cru quoi ? Je suis pas psy non plus, hein ! Y manquerait plus que je vous file des bonnes astuces sans payer de consultation ! Et puis de toute façon, chacun fait bien comme il peut.

Allez, gardez espoirs chers  amis, un jour ils partiront de la maison…. Ou pas !

 

 

*si vous ne comprenez rien à cette phrase, n’ayez pas peur d’être dépassés, même le correcteur d’orthographe automatique  de l’ordinateur ne suit plus ! En gros, cela veut dire : on ne s’envoyait pas de messages formatés sur les réseaux sociaux pour séduire.

**c’est mon fils de 13 ans qui m’a aidé à trouver les exemples, il a bien compris l’esprit de ma chronique celui-là !

 

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