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2013-05-31T17:57:00+02:00

MULOT LAND DRIVE

Publié par mamanmouth

 

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Combien de fois avons-nous cru cette année à l’arrivée du printemps ? Pas un salon de jardin de sorti, pas un parasol, ni même un barbecue qui traine. Le soleil est en vacances en Russie parait-il …je ne vous refais pas le topo, mais c’est qu’on a  failli attendre !

Bêche en main, les  potageophiles*, prêts à retourner la terre, se languissaient de voir la neige disparaître. Les Saintes glaces, la Saint Médard : si nos anciens ont bien essayé de nous rassurer en épuisant tous les dictons possibles, il faut bien reconnaître qu’on y croyait plus. L’hiver n’a pas été long, il a été interminable.

Mais sur le plateau, nous avons la rancœur peu tenace : un p’tit coup de chaud et on a tout oublié. La froidure, évidemment, ça nous connait, nul part ailleurs on ne sait en parler aussi bien que chez nous! Les fils du séchoir à linge sont restés longtemps gelés cette année, croyez-moi ! (cf. article précédent)

Quand le ciel a enfin entendu nos contestations et que le soleil s’est ouvert un passage entre les sapins, qu’avons-nous trouvé dans nos belles allées ? Des trous….des trous partout !

Le jardin retourné, la pelouse dévastée, les champs laminés et la terrasse terrassée ! Aussi incompréhensible et traumatisant qu’un film de David Lynch : UN VRAI CAUCHEMARD !

Le Mulot : du latin « Mulus », qui signifie « taupe ou rat des champs », vie dans les bois ou dans les prairies .Ce petit animal est bien connu pour causer d’importants dégâts aux récoltes…

Quand on lance un combat contre un nuisible, vaut mieux en connaître un rayon sur la question ! Jusqu’à en retenir la définition, je crois que j’ai fait le tour du sujet dans mes recherches sur internet ! On y trouve tout un tas d’idées et d’expériences des plus cocasses, l’agacement chez certains internautes est pour le moins palpable.

Pour ma part, j’ai « temporisé »un peu dans un premier temps…en fait, comme beaucoup, j’ai rien fait du tout pour être exact ! Honnêtement, c’est à peu près comme ça que je procède en général…

Inévitablement, l’étendue du désastre n’a fait que s’accroître. On pouvait toujours rêver !

Vu que notre chat nous a toujours donné entière satisfaction  quant à ses talents de chasseur redoutable, nous l’avons vivement encouragé  dans son projet de grand prédateur de  la chaine alimentaire. Pour le soutenir  davantage dans cette entreprise écologique, nous l’avons ensuite aiguillé dans ce seul objectif en lui soustrayant quelquefois la gamelle de pâté.

Le dessein  devenant par le fait obsessionnel, les résultats étaient très encourageants…mais trop souvent dans la pelouse des voisins !

Agacé par l’omniprésence de cadavres dépecés sur le paillasson que nous manquions  d’écraser chaque matin, j’ai mis en place une lourde investigation auprès des spécialistes de mon entourage.

D’abord j’ai considéré le procédé du  technicien pragmatique : ce dernier pose ses pièges chaque matin et veille ses prises le reste de la journée. Ça marche, à condition d’avoir un peu de temps devant soi.

J’ai quand même acheté, par acquis de conscience, les fameux pièges à la jardinerie. Ces coquins ont dû me voir arriver, ils m’ont refilé le pire instrument de torture inspirés de l’inquisition, impossible à mettre en place, et suffisamment culpabilisant pour que l’on n’ose pas aller se plaindre au commerçant que l’on n’a pas su s’en servir ! Même ma mère n’a pas réussi, aussi persévérante soit-elle, c’est vous dire !

Après le technicien des méthodes, il y a le  libéral magnétiseur. Lui, il pose des sondes au milieu de la pelouse, exécute deux ou trois prières et met l’outil en marche.Ce truc-là, à part m’avoir couté un bras et bouffé mon stock de piles, ça n’a  impressionné pas grand  monde la dessous ! Non seulement les mottes de terres continuaient à apparaitre, mais en plus, c’était le chat qui n’osait plus s’approcher de la sonde.

Ensuite, j’ai tenté l’expérience des fumigènes insérés dans les trous. J’ai juré  des grossièretés  pour mon compte, ça m’a défoulé : c’est déjà ça ! Par contre fallait savoir qu’une fois que les galeries sont trop nombreuses, le gaz s’échappe et l’effet est nul. On aurait pu me le dire avant ça ! Décidément, Je suis maudite !

Voyant mon « budget mulots » fondre à vue d’œil, j’ai changé de stratégie: j’ai  essayé d’appliquer la méthode de l’écologiste botaniste; j’ai découvert que certaines plantes comme les fritillaires repousseraient  les mulots…m’en demandez pas plus, je n’y connais rien. Je suis tellement nulle en jardinage que c’est seulement quand je shoote dans un pot de fleur que je pense à l’arroser, au grand désespoir de ma pauvre mère… J’ai légitimement abandonnée.

Pour ce qui est de l’approche botanique et écologique, elle m’a un peu surprise pour le coup ma maman. Son truc à elle, c’est le taupicide canadien, à l’entendre, c’est radical. Il faut découper des vers en morceaux, les tremper dans la poudre, puis les enfiler dans la galerie...tout un programme ! Elle manque pas  de sang-froid ma p’tite maman, faut voir comme elle peut attendre la bête, le geste vif et le regard averti, au-dessus du trou avec le pic à barbecue !

Une autre méthode a attiré toute mon attention : l’approche du mécanicien bricoleur. Il suffit de brancher un tuyau sur le pot d'échappement de la voiture  ou d’une bécane à moteur puis de la relier à la galerie…astucieuse, mais bon, je ne me sentais pas prête.

Comme j’étais pas chaude pour déglinguer des vers de terre ni d’avantage pour gazer la faune souterraine, je suis allé me perdre dans les forums pour trouver LA combine qui m’éviterait ce carnage. Pêle-mêle, j’ai trouvé des tas  d’idées insolites : mettre du tourteau de ricin, installer des perchoirs pour les oiseaux nocturnes, mettre de la naphtaline, des anticoagulants, de la mort au rat sur des bouts de fromage ou tout simplement héberger des couleuvres, pourquoi pas ?...

J’ai bien aimé aussi la méthode du fantaisiste dogmatique : « J’ai cru entendre que des cheveux les repoussaient »…un brin de poésie, ça repose !

Après ça, je suis tombé sur la démarche du psychopathe pervers : «  Pour éliminer rats, souris et mulots, mélangez de la farine et du plâtre dans une soucoupe ; à côté, poser une gamelle d'eau. Avec un estomac bétonné, ils ne survivront pas. »

Pour finir, Je suis restée interdite devant  l’enthousiasme du poilu de 14 égaré : « Attendez la nuit et sortez le vieux fusil de chasse de grand père, les cartouches de chevrotines et une bonne vieille bouteille de jack...Alors là offrez-vous une bonne partie de chasse à domicile!!Activité à pratiquer de préférence dans un bâtiment qui va être rénové...le bon sens reste de rigueur. Bon amusement ».

Là-dessus, j’ai éteins l’ordinateur. Les forums sur le jardinage, faut pas en abuser, c’est comme ceux sur la santé : plus tu en lis et plus tu deviens fou…

Une fois la colère passée, j’ai tondu la pelouse par-dessus les bosses sans grimacer. Je me suis dit qu’après tout, j’avais surement des préoccupations de  grands privilégiés. Si je vivais dans les favelas ou même dans une tour des quartiers chauds de Marseille, je serais bien contente de n’avoir rien qu’un p’tit bout de terrain, même tout défoncé par les mulots…

Faut bien trouver une justification à sa défaite !

 

potageophiles* : ne perdez pas votre temps à chercher dans le dictionnaire, je l’ai inventé.

On va dire qu’il s’agit d’amateurs de jardinage hautement susceptibles quant  aux caprices météorologiques.

 

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