C’est l’heure des « mamans » :
Comme nos petites têtes blondes se plaisent à dire.
Il pleut, tout le monde se précipite hors de la cour,
Capuche sur la tête et les petits doigts serrant le col du blouson,
Les enfants plongent sous la capeline de maman.
Sous les parapluies et derrière les poussettes,
On se lamente et on râle après cette flotte qui n’en finit pas de tomber.
Alors sort une petite demoiselle,
Aux cheveux crépus et au teint chaud.
De sa différence on ne voit qu’une chose :
Elle : elle sourit…
Elle vient de là bas :
D’un pays ou la pluie arrive comme un cadeau,
D’un pays dont aucun d’entre nous n’a de souvenirs de vacances.
Sur Google, y’a pas d’images qui font rêver.
On n’entend même pas la misère et les cris d’ici.
Silencieuse, Elle fait deuil de son nom et de son histoire,
Pour n’avoir plus qu’a se réjouir de ses bras tendus vers elle.
Supplions ses dieux et les nôtres que l’enfer ne soit toujours qu’un hier,
Pour la voir encore sourire à cette seconde vie,
Comme à sa plus belle chance.
Avec une infinie tendresse,
S.