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2024-03-30T19:27:05+01:00

Profitons vite de pouvoir faire des patates pendant qu’on est encore pauvre !

Publié par mamanmouth

Ce soir, 10000000 euros à gagner à la super cagnotte du loto. On a prévu de faire un loto avec les copines du boulot. Je ne joue jamais au loto, ni a aucun autre jeu d’ailleurs, parce que je ne gagne pas… sauf une fois peut être mais ça c’était juste un coup à l’improviste. Là, en voyant ce message clignoter sur mon écran, je me dis que c’est surement un signe, j’aime bien écouter les signes, je peux faire n’importe quoi là ou j’ai cru voir un signe : je peux sauter à l’élastique dans une fête foraine parce que la camionnette des forains était la même que mon Mika, j’ai pris ça pour un signe, cherchez pas.

Gagner au loto : l’un des 3 souhaits que tout le monde ferait au génie de la lampe. Quand je frotte mon chat, je m’imagine parfois qu’il renferme peut-être lui aussi les pouvoirs de la lampe et je fais 3 souhaits en le caressant, qui sait : la magie est partout ! Malheureusement, s’il en sortait quelque chose par bonheur, ce serait seulement un truc que j’aurais préféré ne pas avoir à ramasser à la pelle à litière ! cette imagination fantaisiste, c’est mon p’tit côté Amélie Poulain : trop mignon ! hi !... ou alors c’est tout simplement mon dosage de Risperdal qui n’est plus assez fort, faudra que j’en parle à ma prochaine consultation.

Bref, mon chat n’a rien du génie de la lampe, va falloir se rabattre sur autre chose pour toucher le pactole.

10 000 000 euros : déjà rien que pour taper la somme, j’ai dû recompter 3 fois les zéros (légère dyscalculie en plus du reste). Qu’est qu’on peut bien faire avec autant d’argent ? Quand les zéros sont avant la virgule, j’arrive mieux à me projeter, mais là, j’avoue que je ne sais pas vraiment ce que ça représente. Du coup, je vais vite voir ce que vaut une voiture, un camping-car, un Worwerk (on en est toujours là !) un appartement à Paris ou à Rome, histoire de se faire une idée, ça pourrait être sympa ça, maintenant que réserver un RBNB est devenu hors de prix !

Voyons ça …un 4 pièces à Paris dans le 10 ème :1185000 euros… un peu dommage pour y passer un week-end de temps en temps, ça fait cher le coup de shopping, et puis ça ferait un peu loin du premier Bricodépot ou d’IKEA. Impossible à meubler ces apparts, on ne pourrait même pas garer le trafic du Mika devant ! Non, finalement, j’oublie l’appartement, j’envisage un bateau : ouais, ben on habite pas vraiment près de la mer nous ! Et un yacht sur le lac de Biaufond ou à l’étang du moulin, ça fait cours pour une balade sur les flots et une bronzette sur le pont. D’autant plus que les poules d’eau et les cygnes flingueraient mon brushing et la peinture avec leurs déjections. Ah ben bravo, encore du boulot pour Mika, comme s’il n’en avait pas assez ! Laisse tomber !

Alors le budget d’une bagnole, ça donne quoi ?.. une Lamborgini , une Ferrari et même  la voiture de Strasky et Hutch !c’est une bonne idée ça ! je vais vite demander un devis à ma copine « Chachatte »… mais on peut pas mettre une attache remorque sur ces engins-là, et puis le coffre est un peu juste pour faire les courses à l’Aldi et y’a plus de place dans le garage de toutes façons… pfff, c’est pas commode d’être riche en fait !

Je reçois un whatzapp des collègues, ça y est, on a misé 4,40 euros sur 5 semaines. Elles se prennent toutes à rêver de maison de luxe, de voyage, de centre équestre, et même de quitter le boulot…

Moi je lis leurs messages en faisant quelques patates à la poêle. Et soudain je réalise avec angoisse que si jamais on devenait vraiment riche, on ne pourra plus jamais faire de patates, et moi j’aime bien les patates…c’est bon les plats de pauvres.

Y’a pleins de trucs comme ça qu’on ne pourrait plus faire si on était riche. Pardonnez-moi d’être exhaustive mais  un inventaire effrayant déboule en vrac dans ma tête:  y’aurait plus la satisfaction à la pompe à essence de faire un chiffre rond à la goutte prés avec le pistolet et pile dans le budget ; j’aurais plus le plaisir de cagnotter sur ma carte Intermarché avec les promos de la semaine ; j’aurais plus besoin de compléter ma collection de verres à moutarde avec les vignettes ; j’aurais plus à rincer mes flacons de shampoing, de dentifrice et de nutella pour en tirer la dernière goutte ; je pourrais plus récupérer les dernières pages blanches des cahiers d’école de ma fille à la fin de l’année pour en faire des brouillons ; j’aurais plus à faire ma lessive à 5 heures du mat pendant les heures creuses ; j’aurais plus à nettoyer la litière des chats et d’avoir le plaisir de les voir s’ébrouer dans une litière toute propre juste après ; mon radio réveil ne me servirait plus à rien, et pire que tout :mes voisins me refuseraient l’accès au repas de quartier sous prétexte que je serais petée de thunes même si je proposais de payer toutes les chippos…

Ouhao… ça fait flipper !  J’ai le cardio qui palpite et les mains en sueur (et ça n’a rien à voir avec mon traitement !) Je ne suis en définitive pas prête à franchir le pas, c’est beaucoup trop de stress, de changements à gérer pour moi. Je crois que finalement, c’est bien de trop compliqué de réfléchir à tout ça. C’est déjà pas simple de réfléchir tout court !

Les collègues sont ravies de mon découragement et calculent déjà combien ça leur ferait de gains chacune si elles se partageaient ma part de gains. Les charognardes !

Moi, j’ai pas les moyens d’être riche les filles.

 J’ai rien dit mais j’ai essayé un peu pour voir comment c’était le luxe, et j’ai en douce mis une bonne louche de graisse d’oie dans ma poêlée de patates…

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2017-07-28T12:15:27+02:00

Sportive non pratiquante

Publié par mamanmouth

Ne ressentez-vous pas comme moi, à l’arrivée des beaux jours, un certain malaise alors que tout le monde s’émerveille de voir la nature à nouveau nous suggérer un spectacle merveilleux à découvrir ?...

Les sentiers retrouvent leurs bordures de fleurs, les forêts nous inondent de leurs chants apaisants, chaque colline offre la surprise d’un nouveau paysage une fois franchie, les méandres des ruisseaux crayonnent des itinéraires inédits à travers les champs et les terrains escarpés… Une multitude de mystères à dénicher dans la plus grande symbiose avec dame nature …sauf que moi : partir en balade, ça m’angoisse ...

Oui, parfaitement, ça M’ANGOISSE ! Aussitôt qu’on m’invite à la découverte de la nature, j’esquive, ou pire : j’explose. Encore l’autre jour, ma pauvre Amie  en a fait les frais. D’un air exaltée et complice, elle me dit :

« On va faire un tour à « la cloison », on se fait une petite marche jusque-là ?! »

« Non, mais vous allez arrêter de me casser les pieds avec vos marches !!! ? On peut pas aller à un endroit sans  faire tout le tour  du comté avant !? » (un poil plus grossière en réalité dans la version original)

Voilà, j’ai pas géré !! C’est sorti tout seul, la pauvre m’a regardée, interdite, totalement déroutée par ma réponse. Elle qui me lançait une invitation qui ne se refuse pas, je l’ai envoyé balader comme une malpropre, les poings sur les hanches,  penchée sur elle de toute ma hauteur (l’amplitude des tailles respectives aggravants de fait la situation), pire qu’une matrone en pleine crise d’insuline ! Bravo Mamanmouth, c’est bien joué, ça ! Sûr qu’elle n’y reviendra pas !

C’est vrai que ça se refuse pas un petit moment partagé entre copines, y’a pas de quoi être fière, vraiment ! Déjà que mes voisins semblent éviter mon regard quand ils passent devant chez moi en legging de sport ou en vélo équipés de la gourde sac à dos, faut vraiment que je fasse un travail sur moi !...

Seulement voilà, J’aime pâs le sport…

Ouais, je sais, c’est pas bien, c’est pas bon pour la santé et c’est même pas tendance ! Je voudrais pourtant y croire des fois, j’imagine que j’ai peut-être encore quelques cellules favorables à la mobilité , que la sédentarité n’est plus pour moi, alors là : j’investie dans un elliptique et je m’époumone quelques semaines, au moins jusqu’à ce que je ne sente plus obligée de justifier la facture de l’appareil . En général, dans ces initiatives, le deuxième jour est plus facile que le premier : parce que j’ai souvent déjà abandonné !

Bien souvent, ce deuxième jour, je me mets à résonner « pragmatique » , c’est l’inconvénient d’être trop cérébrale: pourquoi me faire mal alors que je n’y suis pas obligée ? Pourquoi faire le tour du village à pieds pour aller à l’école alors que j’aurais aussi vite fait en voiture (et je n’aurai même pas à retirer mes chaussons pour enfiler des chaussures) ? Pourquoi courir alors que je peux y aller en marchant, voir même, ne pas y aller du tout ? j’ai un problème majeur avec l’effort injustifié ….

Pour que mes réflexions pragmatiques ne viennent entamer mes bonnes résolutions, il faudrait que je fasse du sport dès le matin, avant même que mon cerveau ne prenne conscience de ce que je suis en train de faire !

 

 Quand on avait 20 ans, on ne se balançait pas un petit clin d’œil complice quand on devait aller quelque part en marchant, et surtout, on ne triplait pas la distance, juste pour le plaisir ! S’entretenir physiquement, il parait que c’est bon pour limiter le vieillissement de notre corps. Moi, je travaille à l’entretien d’une maturité juvénile, à ce niveau : pas de vieillissement annoncé, c’est déjà pas mal !

J’ai un décalage certain avec ma génération. J’en conviens. Certains tentent parfois de m’initier au plaisir du sport, dernièrement c’est une autre amie qui m’a proposé un petit footing persuadée que  sous l’emprise de l’alcool j’allais accepter ; il y a bien sûr mon cher mari qui persiste chaque printemps avec son indéfectible enthousiasme ; n’oublions pas ce  pauvre S** qui m’a supporté et épaulé à la remontée des cascades du Waroly, pire qu’une candidate  hystérique de téléréalité, précisément choisie pour cette raison ; Je pense enfin à ma voisine que j’ai maudit suite à l’ascension du sentier des statues (en Suisse voisine) : idée  qu’elle m’avait soufflée la veille, comme un émerveillement pour les sens.  Confortée par le fait que la dame qui nous précédait dans cette ascension portait des talons hauts, je suis partie sereine et persuadée qu’on n’en aurait pas pour longtemps. J’ai fait ma maligne sur quelques centaines de mètres, en vantant les effets bénéfiques de l’elliptique sur mon souffle et mon agilité, puis mon énergie a sensiblement déclinée, certaines parties de mon corps refusants de quitter le sol, j’ai rampé jusqu’à m’abandonner, semi-inconsciente, sur chaque banc,  anémiée comme pour   l’ascension  du calvaire de Golgotha.

 Pendant ce temps-là, mon fils et mon mari, chargé de ma fille sur les épaules, montaient les dénivelés et les redescendaient régulièrement avec hâte, histoire de s’assurer que je ventilais toujours, ça a juste eu effet de m’agacer au reste. J’ai jamais réussi à compter toutes les statues…j’ai râlé plus intensément devant  chacune d’elles. Malgré les sollicitations chaleureuses de mon pauvre mari, j’ai fini par  imposer froidement mon désintérêt pour ces foutues statues, et sonner ainsi l’échec imposant de cette  ultime initiative... je sais, c’est moche.

 Comble de l’agacement quand j’ai eu le malheur de raconter ma grande  déconvenue le lendemain à ma douce voisine pour obtenir de sa part quelques compassions, après l’avoir, bien sûr, violement  insufflée de reproches, elle m’a achevée avec un :

« T’es pas allé plus haut  jusqu’au mont Racine, c’est dommage ! ».

No comment.

 Chers amis bienveillants, désolé de vous avoir imposé à tous, mes râles, mes rougeurs, ma rancœur, mes cris et parfois même, mon poids ! Il faut savoir reconnaitre que la persévérance de ces derniers, mérite toute ma gratitude et mon admiration.

Je crois que la nature est ainsi faite : il y a ceux dont l’alchimie entre le corps et l’esprit tolèrent la souffrance dans l’effort, et ceux pour qui, se toucher les orteils restera un fantasme à jamais !

Avec beaucoup de réalisme, je me dis parfois qu’après tout,  si le créateur avait vraiment voulu que je puisse toucher mes orteils, il les aurait, en toute logique, placés plus haut sur mon corps…

 

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2017-07-28T11:36:43+02:00

Mais où est donc passée Charlie ?

Publié par mamanmouth

Fin du mois d’aout, encore quelques kilomètres nous séparent de notre « home sweet home ». Tout en grattant les derniers boutons de moustiques qui nous démangent et en frottant nos chevilles surdimensionnées  après  une vingtaine d’heures d’avion, on fait un replay rapide de ces incroyables vacances à l’autre bout du monde en soupirant de plaisir.

Puis, en arrivant devant la maison, avant même de se demander si la maison a pu être inondée par un dégât des eaux , si des visiteurs inopportuns ont vandalisés notre intérieur, ou même pire : si  des kidnappeurs ont séquestré ma belle-mère pour la ramener ensuite, une peur bien pire encore, m’envahie et un véritable frisson s’empare de moi. 

Sujet des plus anxiogènes s’il en est,  quand on est parent et que l’on part en vacances, quel angoisse dépasse incontestablement toutes les autres, selon vous ?

Que le chat ne soit pas là au retour….

Cassage d’ambiance instantané : vous arrivez devant la porte du garage, alors que les enfants vous ont soulés tout le retour « qu’ils étaient trop content de retrouver leur chat » après un mois de vacances de rêves, même si cette idée nous a mis profondément en rogne, sans nous indigner et en respectant l’ordre de leurs priorités (ne dites rien, les vôtres sont pareil !), on a réussi à tirer à pile ou face, 5 minutes avant, pour savoir lequel des deux gosses aurait droit le premier de caresser le chat. Et là, le drame: pas de Chat ! 

Les premières heures, ça va : on explique aux enfants que  «  Charlie Popette » est fâchée par notre absence et qu’elle fait la boude dans un coin. Ça laisse un tout petit peu de temps pour savourer le bénéfice de ce merveilleux mois de vacances que nous projetions quand même depuis des années .

Comme on est un tout petit peu perturbé avec le décalage horaire, on se lève à trois heures du matin pour cuisiner une pizza 4 fromages et donner un bain à la petite avec tous ses jouets préférés. Pendant ce temps, les garçons partent au milieu de la nuit faire un tour du village  (normal !), tout en regardant à droite et à gauche pour éventuellement retrouver notre fugueuse à la pilosité disproportionnée. On soupçonne même que son poil surabondant envahissait également sa boite crânienne ce qui expliquerait son déficit intellectuel…attribut congénital sans doute ! Cette andouille de minouche aussi cruche soit-elle, pouvait à tout moment se mettre à réfléchir, ce qui laissait tout de même  un espoir de la voir agir un jour comme un  chat ordinaire.

Mais où est passé notre « chat bête », notre « chat qu’à main », notre «  truc à poils » ? Elle manquait  déjà cruellement à notre décor. Comment imaginer qu’un animal  dépourvue d’humeurs, qui faisait du compost dans les fleurs du Voisin, qui piquait la bouffe des autres chats sans états d’âmes, qui pissait parfois derrière le congel, qui n’avait qu’une hygiène anale pondérée, qui miaulait comme un hamster, qui déglinguait le mur en toile de skaï à coups de griffes, ou qui pouvait partir dans une direction et aussitôt en  oublier l’objectif,  puisse passer avant toute autre préoccupation  plus légitime ? …

Les jours passent et l’inquiétude s’amorce peu à peu. Au départ, je croyais lancer des recherches uniquement pour soulager les craintes de mes enfants, mais vu les proportions que mes investigations ont prises, on peut de se demander si finalement, j’étais devenue complétement folle ou si ce n’est pas à moi qu’elle manquait le plus…

D’abord, parcours classique : affichages dans le village, annonce chez le véto, petits tours du quartier en voiture (pas à pieds, bien sûr !), investigations dans le village, puis peu à peu, la glissade vers les grandes initiatives : annonce dans la presse, recherche sur le net (très étoffée), écumage téléphonique des SPA du coin , pour finalement appeler pas moins de 3 grands voyants et magnétiseurs locaux. Selon eux, elle n’était pas loin et allait très bien, son retour était à prévoir très prochainement.

la princesse aux petits pois

Plein de confiance  tout à fait objective dans la méthode scientifique du pendule, nous nous sommes lancés à « 500 mètres à l’Ouest », comme indiqué, chevauchant nos vélos ( !!?), en criant à tue-tête dans les champs , persuadés qu’elle ne pouvait être que là…

Une semaine après, le pendule indiquait « 200 mètres à l’Est », elle avait vraisemblablement changé de coin. Nous voilà reparti sous la pluie à l’appeler tous les soirs et matins, escaladant les barbelés (déjà bien assez aventuresque pour moi), courant devant les génisses, évitant les bouses, mobilisant tous les gens de passage, parcourant les champs à  4 dans  la voiture 2 places tout-terrain pourrie d'un paysan, poursuivant  un autre chat  dans les buissons derrière le lottissement… bref , du grand n’importe quoi !

Mais quand même, dans notre détresse, nous remercions toutes les bonnes âmes qui sont restées sur le qui-vive pour nous venir en aide : ceux qui nous appelaient à la moindre rencontre de chat égaré (selfies à l’appui !), ceux qui nous ont même amené un chat mort pour vérifier s’il ne s’agissait pas du nôtre,  ceux qui faisaient les vigiles dans le village, les promeneurs, les paysans, la factrice, la boulangère, ceux aussi qui voulaient nous refiler le leur. Au final, beaucoup de bienveillance et de solidarité.

C’est quand même surprenant ce que ça peut révéler la recherche d’un chat perdu : sur celui qui cherche et sur les gens que l’on rencontre alors. J’ai jamais croisé autant de promeneurs à qui je n’avais jamais adressé la parole, j’ai fait la connaissance de certains proches voisins que je n’avais jamais croisés, j’ai contacté des bénévoles adorables dans les refuges avec une compassion incroyable…

Cela me rappelle ce film « chacun cherche son chat »…mais que cherche-t-on vraiment ? Effectivement, avec le manque certain d’un animal qui tient compagnie, derrière cette poursuite, quels rencontres peuvent se cacher ? Quelles détresses aussi ?...

La plus surprenante fut celle de cette dame qui m’appelle pour aller voir le soir même, si le chat qu’elle nourrit tous les soirs à 23h30 depuis quelques temps n’est pas le mien. Elle avait noté la date de son arrivée sur le calendrier… elle m’a fait part toute émue de sa propre recherche : un chat errant à trois pattes qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs mois.

J’ai même pas eu envie de rire … trop de solitude chez certains…

Les semaines passent, on commence à se faire une raison, à imaginer un scénario, une histoire pour consoler les enfants… et se raisonner soi-même, décidément cette affaire a pris des proportions surréalistes, pourquoi s’est-on laissé emporter ainsi ?!!

Plus tard, on profite d’une sortie en famille pour faire le grand conseil de famille : est-ce qu’on remplace Charlie Popette ? Le deuil  est en route, c’est la boule au ventre que les enfants acquissent. Par quoi on remplace ? Les idées fusent, ça reste positif et bon enfant, comme pour toutes les épreuves pour lesquelles on leur apprend à faire face (oui, des fois, y’a du sérieux dans ce qu’on fait !). On prend un autre chat ?

un chien ? non, faut le sortir et il va finir d’arracher le skaï de Papa !

Un hamster ? Le dernier a fini écrasé sous mon pied, c’est pas une bonne idée !

 Une poule ? C’est pas cool pour la caresser dans le canapé devant Kho lanta !

Un cochon ? dans le lit du grand ? faudra faire quelques sacrifices question hygiène !

 Une chèvre ? Elle va labourer  le massif  de fleurs du voisin pour de bon !

« Une blatte alors ?! »…Papaaaa ! , ne dit pas n’importe quoiiii !!! ça fait pas caca dans la caisse une blatte, d’abord !

Bon ,c’est pas gagné !

Et on l’appelle comment ? Alors d’habitude, je suis très inspirée question surnom ,mais là, je laisse faire les autres : « chifoumi », « pile-poil » ou « Zouzou » (idée de ma fille mais le grand lève les yeux au ciel, attention à la consigne : pas de nom nul !)

Voilà, un épisode de vie, une fresque familiale comme tout le monde en connaît. Un évènement de la vie courante qui vous ébranle et révèle toutes vos fragilités, un évènement commun qui fait l’apprentissage de la vie à vos enfants et découvrir que chacun n’est que de passage ici…On passe notre temps à relativiser les grands deuils de la vie, à faire face à la violence de l’actualité et on s’effondre pour la disparition d’un chat ! On est parfois si fort devant l’épreuve et parfois si fragile pour de moindre cause… ça se saurait si l’on pouvait être constant et pondéré.

On a donc raisonnablement commencé notre deuil. Si toutefois vous rencontrez un chat correspondant à la description très avantageuse que je viens de vous faire, n’hésitez pas à nous la ramener, nous vous en débarrasserons très rapidement, et en plus, nous vous en serons reconnaissant.

 

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2017-07-28T11:18:02+02:00

La Fête Foraine

Publié par mamanmouth

 

 

 

Aaaah ! La fête foraine… Que ce soit à la Saint Michel , à la fête des gentianes  ou ailleurs, on en a tous gardé de bons souvenirs et y laissons une partie de notre enfance…

Cette année, je vais faire plaisir à ma Memette : on y passe une pleine après-midi entre filles, elle a mis sa belle robe fluo, son collant reine des neiges et on est parti pour le champ de foire.

Sur place, tu te prends inévitablement ta madeleine de Proust en pleines narines : la guimauve, le nougat, les gaufres et le doux parfum de la barbe à papa… Bon, tu gères un peu moins bien les nuisances sonores qu’autrefois, tels que la musique techno du tourbillon blanc et l’alarme du camion pompier , mais bon, t’es parti dans un esprit positif : tu vas faire plaisir à la gosse.

 

Moi quand j’étais une petite fille, j’adorais prendre le mini bus et l’hélicoptère qu’on prenait pour un vrai. J’avais l’impression d’être Kate Winsley  sur la proue du Titanic, les bras écartés, le cheveu au vent, déjà  maitre du monde …  mais aux commandes d’une soucoupe volante.

Quand on était un peu plus grands et que les  petits manèges devenaient ringards, ou que l’on était devenu trop grand pour tenir debout dans le mini bus surtout, on s’esquintait les genoux  et les coudes dans les auto-tamponneuses. Mais quand je dis « on s’esquintait », c’est qu’on rentrait le corps couvert de bleus et qu’on en était très très fiers ! Pourquoi ? Parce que l’ecchymose et une vraie preuve de notoriété à l’adolescence : plus on a de bleus dans les auto-tamponneuses, plus cela signifie que les garçons cherchent à entrer en contact avec nous !

 Seules les filles à forte audience se faisaient rentrer dedans, si je puis dire …  

Comme j’aime à le répéter : l’ecchymose est à la popularité juvénile  ce que l’appareil dentaire est  à la promesse d’un avenir épanoui.

Une love story était souvent précédée d’un bon torticolis ou d’un « éjectage » du véhicule !

On s’envoyait pas des pokes, des émojis ou des  filtres de selfies dénudés sur Snapchat pour « pécho » à l’époque* !

La fête foraine, c’était un vrai tremplin drague mais aussi l’occasion de s’initier au dépassement de soi avec les grands manèges à sensations. Perso, j’y ai laissé trop de bile et de repas trop peu digérés pour vous en parler avec nostalgie ! Le pire, c’est qu’on y retournait promptement : malade, mais l’estomac vide cette fois…

Toute une époque…

 

Aujourd’hui, c’est ma louloutte que j’amène et j’aurais jamais imaginé qu’un jour, je trouverais ça pénible.

Je me rappelle quand j’ai emmené mon fils ainé pour la première fois au manège, j’étais encore plus contente que lui de lui faire découvrir les joies de la fête foraine. On se retrouve devant le petit carrousel, celui qui va très lentement d’abord, là où  passent les titres cultes de Disney en boucle pour faire une initiation en douceur. Le principe c’est ça :

On prend un ticket pour essayer, du coup : le gamin en demande un second, on se dit que pour le prix : il serait plus rentable d’en prendre 5 d’un coup, et le gamin, lui, veut déjà  descendre au bout du troisième. Alors toi, tu ne veux pas gaspiller les 2 tours qui te restent, tu l’obliges à continuer, il boude, du coup : le forain lui fait gagner le pompon, et te voilà reparti pour un tour supplémentaire alors que cette fois, tu serais bien rentré, toi ! Ça vous parle ça, non ?!!

C’est comme ça aussi que l’on ramène nos jetons d’une année sur l’autre et que le manège en question n’est plus là l’année suivante.

 

Qu’est ce qu’on peut trouver le temps long devant ces manèges ! La première fois, tu sors l’appareil photo, et comme 12 autres parents : tu mitrailles le gamin autour du carrousel. 12 parents ou grands-parents qui bataillent pour que le gosse les regarde pour la photo, 12 parents qui se marcheraient dessus pour réserver le meilleur véhicule pour leur gamin , 12 parents qui hurlent  le nom de leur progéniture toutes les 20 secondes environ les bras en l’air (à chaque tour en fait)…chers parents :nous sommes pathétiques !

Quand je suis arrivée avec ma fille qui n’est plus à son premier tour de manège, j’ai tout de suite pu distinguer les nouveaux parents des plus expérimentés : il y a ceux qui escaladent l’engin, euphoriques pour faire la meilleur prise de vue  du titi avec le super appareil photo en évitant les poteaux (ça ce sont les débutants), et ceux qui patientent  (les plus expérimentés, donc)en faisant la gueule à côté du manège avec de temps en temps un sourire forcé pour leur enfant, en espérant qu’il pleuve pour pouvoir écourter l’après-midi avec un bon prétexte . Ahhh, ne niez pas : Je vous ai tous observé !

C’est un vrai spectacle autour du manège, on retrouve presque à chaque fois le même mode opératoire. Ceux qui sont le plus dans la compétition, ce ne sont pas les gosses, mais leurs parents : faut choisir le bon engin pour récupérer le pompon le plus facilement possible. C’est tout une stratégie : il faut un véhicule ouvert, qui monte de préférence, virer la concurrence de grande taille et  placer le gosse sur la partie extérieur en veillant bien à ne pas trop serrer la ceinture pour qu’il puisse se lever au moment du pompon. La conscience sécuritaire parentale n’a pas sa place dans ce contexte ! C’est la gagne !

Du coup, le manège démarre, le gamin, lui, regarde les lumières partout, il reste peinard, joue avec sa ceinture alors que tout autour du manège, t’entends les parents hurler  et gesticuler « mais APPUIIIE sur le bouton rouge au milieu, APPUIIIIIE pour pouvoir monter ! ». Le gosse, évidemment, il pige quedal, les mères crient de plus belle pour couvrir la musique du « Roi Lion » et manquent de planter le manège en escaladant les piliers pour s’approcher de « p’tit chou d’amour ». Faut dire qu’il y a des fois c’est plutôt comique !

 Si le petit se lève au milieu du tour  en pleurant ou qu’il vomi sur le petit frère, t’as des mères qui sont capables de braquer le forain pour qu’il arrête le manège. Du coup, c’est lui qui se fait engueuler …  En même temps, celui-là, il nous gonfle aussi à ne jamais savoir balancer le pompon correctement !

 

Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi y’a des parents qui se mettent toujours dans des situations qu’ils vont regretter en fin de journée ?

Je sais pas pourquoi, les parents qui veulent constamment faire plaisir à leurs gosses en leur proposant des sorties génialissimes, vont invariablement finir par crier ou négocier avec eux pour mettre fin aux inévitables cris et caprices. Comme si c’était un truc obligatoire dans la chronologie des moments en familles.

 Moi, je suis un peu tordu des fois, j’aime bien m’installer et  regarder comment les parents gèrent quand il faut  sortir leurs moutards  du manège ou pire : leurs faire changer de  trampoline …

Tant que les « petits bout’ choux » vont à leur guise dans les attractions, ça roule, tout le monde est content. Mais y’a toujours un moment, soit parce que c’est l’heure de s’en aller, soit parce que c’est l’heure de changer de trampoline ou de manège (oui, y'a des parents

pour qui c’est important ! faut essayer TOUS les manèges), eh bien c’est le moment critique ou tout fou le camp ! Les parents prennent un air faussement autoritaire : « viens, on va dans un autre trampoline (ou manège) », le gosse ne veut pas évidement parce qu’il s’amusait bien, du coup : les parents s’énervent, le gosse passe rapidement en mode « je vais trop vous pourrir de honte devant tout le monde », et enfin, pour éviter le cataclysme, deux issues possibles s’offrent aux parents : soit ils menacent leur  progéniture avec un « tu seras privé de manger pendant un mois** ! »

Soit  ils capitulent avec un lamentable : «  si tu sors, je t’acheterai un poney** ! »

 Invariablement, on a 6 étapes:

 Joie- rupture-contrainte –caprice- cris des parents- punition ou capitulation des parents.

Maintenant moi je me dis : mais POURQUOI ces parents-là se sentent obligé de se mettre dans des situations contraignantes alors qu’ils SAVENT qu’elles finissent toujours comme ça ? L’abnégation du parent moderne  sans doute...allez chercher le martifouette qu’on s’en mette un coup encore !

 

Chers parents, je sais que l’âge d’or où c’était les parents et non les enfants qui commandaient est bien révolue, si vous ne voulez pas vous mettre encore la honte avec  vos   « schtroumpfs » et regretter d’en faire toujours autant pour eux, une seule solution : cessez de les emmener  à la fête foraine !

Ben vous avez cru quoi ? Je suis pas psy non plus, hein ! Y manquerait plus que je vous file des bonnes astuces sans payer de consultation ! Et puis de toute façon, chacun fait bien comme il peut.

Allez, gardez espoirs chers  amis, un jour ils partiront de la maison…. Ou pas !

 

 

*si vous ne comprenez rien à cette phrase, n’ayez pas peur d’être dépassés, même le correcteur d’orthographe automatique  de l’ordinateur ne suit plus ! En gros, cela veut dire : on ne s’envoyait pas de messages formatés sur les réseaux sociaux pour séduire.

**c’est mon fils de 13 ans qui m’a aidé à trouver les exemples, il a bien compris l’esprit de ma chronique celui-là !

 

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2014-06-02T13:31:28+02:00

Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!

Publié par mamanmouth

Comme vous le savez maintenant, depuis que je fais ma chronique dans ce blog, j’adore traiter, avec une analyse des plus engagées les grands sujets de société. J’ai déjà eu grand plaisir à vous faire profiter de mes synthèses pertinentes sur le temps qu’il fait, sur l’éviction méthodique des taupes, sur le foot ou même sur les soldes. Nombreux parmi vous ont su reconnaitre les enjeux sociologiques et culturels de chacun de ces houleux débats et avez noté l’audace qu’il m’avait fallu pour les traiter. Force est de constater que le fait d’avoir évoqué publiquement ces sujets n’ont surtout pas apaisé la controverse. Bien au contraire ! Combien de témoignages et d’anecdotes croustillantes confiés depuis, auraient puent encore alimenter mes précédentes chroniques ! Merci d’ailleurs, pour votre indéfectible enthousiasme, vos marques de sympathie et surtout pour votre persévérance à continuer de me lire. Heureusement pour moi, le courroux de mes détracteurs n’a pas encore eu raison de ma plume.

Seulement aujourd’hui j’hésite à aborder le plus délicat d’entre tous les sujets de société. Bien plus polémique que les débats sur l’intolérance, plus risqué que d’évoquer la parité professionnelle, plus suicidaire qu’un sujet sur le nucléaire ou l’écologie : je voulais bien sûr aborder en toute conscience qu’il peut m’être fatal : l’engouement pour les accessoires high-Tech indispensables de la ménagère vendus uniquement en réunions à domicile !!...

A en juger par les pages entières de forums consacrés à ces questions et aux violents propos que l’on y écrit : sans doute vais-je retrouver ma voiture taguée à coup de blancs en neiges meringuées incomparablement fermes et onctueux ; mes carreaux seront probablement tartinés par une hystérique avec du beurre demi-sel en plein soleil que seule une lingette microfibre composée de multifilaments , aux finitions irréprochables et pourvue d’une parfaite tenue dans le temps saura ravoir ; et peut-être que ma tête se promènera au bout d’un pic dans une boite hermétique en polyéthylène supportant remarquablement des conditions de conservation extrêmes au réfrigérateur et au micro-onde ! Qu’a cela ne tienne et pardonnez-moi chères amies ménagères pour cette terrible provocation ! Sauriez-vous être indulgentes si je vous assurais que je ne viens pas ici prendre position sur l’intérêt ou non de favoriser un Vorwerk au Cook’in, ni même remettre en question le bienfondé d’en acheter un. Me croiriez-vous si je vous assurais que je ne remettrais pas en cause ici la puissance de son moteur ni de sa capacité à replacer plus de 20 articles dans votre cuisine. Il serait de toute façon inutile de rappeler à chacun que le robot Vor… l’ « accompagnateur culinaire » (on va l’appeler comme ça !) a de sérieux avantages : il peut remplacer une balance, 1 cuit-vapeur, 1 mixer, 1 blender.

Une certaine amie américaine à moi, inconditionnelle des télé-achats en avalerait son boa rose ; mais quand même : mettre un « accompagnateur culinaire » à la place de sa photo de profil sur les réseaux sociaux, on ne frise pas un peu l’asphyxie hormonale, là ?! Bon ,pour les rares personnes qui seraient un peu perdues et qui n’auraient ,par chance, pas assistées à une de ces conversations musclées autour de la table familiale ou dans les soirées entre amis concernant les « accompagnateurs culinaires », je vous rappelle juste qu’il s’agit de robots de cuisine ( j’espère ne froisser personne en les appelant aussi simplement) aux vertus incontestables, mais au prix qui fait fortement grincer des dents.

Là n’est pas la question d’en faire la publicité ou de jouer les détracteurs, d’autant plus que j’adorerais surement en avoir un et que mon anniversaire approche. Ce qui m’intéresse, moi ici, c’est POURQUOI ce sujet agite- il autant les foules ? POURQUOI les outils du quotidien achetés en réunion font-ils plus parler d’eux que ceux du commerce ? Quels sont les vrais enjeux et la symbolique dans ces débats ? POURQUOI faut-il prendre absolument position? POURQUOI déployer autant d’arguments que l’on soit contre ou que l’on soit pour?

Comme toutes les bonnes mères de famille consciencieuses, j’ai moi aussi déjà été séduite par des articles révolutionnaires qui facilitent la vie des femmes qui n’ont pas envie de voir les tâches domestiques pourrir leur existence et liposucer leur maigre temps libre. Mais alors pourquoi perdons-nous toutes autant de temps à en parler quand on A du temps libre ?

Il y a un moment que j’ai envie de traiter ce sujet mais j’avais aucune idée de la façon dont j’allais l’aborder tellement j’avais peur de froisser quelqu’un…Ça c’est fou quand même !

Dingue ce que l’on peut mettre en place comme stratégies pour être persuasives lorsqu’on présente les avantages de l’un de ces trucs, et encore pire quand on a décidé de s’en offrir un ! Une animatrice de vente sur internet a dit « quand une femme veut quelque chose, rien ne l’arrête ! ». Messieurs, préparez votre argumentaire !!

Maintenant, à chaque soirée de filles, quand les conversations deviennent un peu ennuyeuses, si d’autres ne le font pas avant moi : j’appuie sur le bouton « accompagnateur culinaire », et là, c’est le feu d’artifice !

En quelques secondes, les acquis sociaux pour la valorisation de la condition féminine s’écroulent ! Ce graal culinaire a pris une telle place dans notre vie qu’on lui donne même un petit nom. Le matin, c’est « Maurice » que l’on salue en premier. On part en vacances avec, on en achète à ses enfants quand ils quittent la maison, Papa sait même faire son petit déjeuner depuis qu’il est là, et attention : parait-il que les bébés peuvent reconnaitre le bruit de « l’accompagnateur culinaire » et l’associent au plaisir de manger ! Elle est pas belle la vie ?!

Juste un instant, je me suis imaginée ce qui se passerait si un jour on devait aller vivre dans des cavernes, ambiance sympa genre fin du monde, un truc comme ça (j’ai peut-être arrêté les antidépresseurs un peu trop tôt !).Mais qu’est-ce qu’on ferait de nos lingettes, de nos boites hermétiques ou de « Maurice » ? Vous nous imaginez en train de chercher la prise au fond de la caverne ? Toutes ces choses ont pris une telle place dans nos priorités que notre exaltation deviendrait elle si l’on devait s’en passer ?

Mesdames, si un jour vous étiez amené à négocier quelque chose de fondamental dans votre existence (toujours dans l’urgence de la fin du monde par exemple), pensez à vos talents de maquignon lorsque vous êtes enfin parvenu à obtenir votre accompagnateur culinaire : certaines d’entre vous pourraient témoigner combien leur persévérance leur a été profitable. Pour celles qui se reconnaitraient, leurs aveux ne sont pas en danger, leur identité restera secrète ! Un grand bravo à celle qui a obtenu le sien contre l’achat d’une déneigeuse, toutes mes félicitations à celle qui a convaincue son mari qu’il saurait enfin préparer une soupe s’il s’équipait d’un accompagnateur culinaire, et encore, quelle preuve d’imagination à celle qui a su négocier le sien contre l’arrêt total de la cigarette .En effet, une année de clopes, ça vaut bien un robot de cuisine, surtout si on avait de toute façon prévu de s’arrêter. Mais ça, Monsieur n’était pas au courant !

Ne rougissez pas mesdames, votre talent est merveilleux !! Moi j’essaye encore de balancer l’argument de mon quarantième anniversaire cumulé avec l’occasion de la fête des mères, et ça suffit pas ! Tant pis, je devrai sans doute attendre mes 80 bougies !

Il y a les femmes qui savent négocier, et celles qui font des tentatives à effet boumerang : que répliquer à son mari quand on lui montre les merveilleuses réalisations de nos copines équipées de l’accompagnateur culinaire ou de moules en toiles de fil de verre recouverts de silicone en lui disant : « t’as vu, elle a un accompagnateur culinaire ! », et qu’il vous répond « oui, mais elle a aussi du talent ! ».Et paf ! Je vous avais prévenu les filles, un bon argumentaire, ça se prépare ! Quand un homme n’est déjà pas prêt à mettre 10 euros dans un sac à main, ne vous attendez pas à ce qu’il se fasse avoir bêtement sur un robot, aussi robuste soit-il !!

Quand j’ai préparé cet article au début, j’avais vraiment envie de répondre à toutes mes questions. Sans blague, j’ai même contacté un éminent sociologue spécialiste des questions domestiques trop débordé pour émettre son avis, j’ai cherché pleins de pistes en psychologie sociale en marketing, des avis sur les forums, j’y ai trouvé quelques explications scientifiques très intéressantes.

Mais je me suis ensuite demandé s’il était vraiment utile de révéler pourquoi nos hormones vibraient à chaque fois que l’accompagnateur culinaire se mettait en marche, pourquoi l’on rougissait à la vue d’une nouvelle gamme de lingettes à vitres aux tendres couleurs pastel, pourquoi encore nos ovaires s’agitaient au moment d’un démoulage parfait du gâteau d’anniversaire dans un moule silicone aux propriétés inégalées à ce jour. J’aurais aimé comprendre pourquoi on achetait toute la gamme colorée de capsules à café servis dans un écrin splendide alors qu’ on sait pertinemment que nos hôtes vont à coup sûr choisir en soupirant, au pire : « un normal » ou au mieux : « un moyen ».

Je me suis vraiment demandé s’il était nécessaire de retirer la poésie de nos fantasmes de ménagères pour en décoder tous les symboles sociologiques. Alors je m’abstiendrais, ainsi mon espérance de vie suite à la publication de cet article sera probablement reconsidérée et le charme de nos soirées entre épouses gardera toute sa fraicheur et sa légèreté. Il ne manquerait plus que l’on soit obligé de parler de choses sérieuses !

Les conversations sur les outils domestiques sont à la ménagère ce que la coupe du monde de football est à la gente masculine : Ce n’est pas indispensable, mais ça remplie les vides.

Si vous craignez que mon inspiration sur d’imposants sujets de société s’émousse, j’en ai encore de sympas sous la pédale, du genre : une chronique sur les articles à «ouverture facile» ? Intéressant n’est-ce pas ?!

A bientôt, bonne tambouille mesdames , bonne coupe du monde messieurs et sans rancune!

Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
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Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
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Jamais sans mes VIP, mes Tupps et mon Vorwerk !!
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2014-03-09T10:12:28+01:00

récits de petits bouts de vie,amusants, piquants...

Publié par Sophie Fonfec
récits de petits bouts de vie,amusants, piquants...

récits de petits bouts de vie,amusants, piquants ,cocasses ou touchants mais jamais anodins . amateurs de récits autobiographiques, en mode auto dérision ,venez découvrir mon univers et son analyse socio-humoristique.

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2013-12-06T23:04:00+01:00

ROULEZ DOUCEMENT, CA GLISSE!!!

Publié par mamanmouth

 

  

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 Ca y est, c’est fait : je me suis très officiellement pris la  claque de la quarantaine !

Evidemment, Je ne m’y étais pas du tout préparé parce  que je croyais qu’il ne me restait pas moins d’une année pour qu’elle me tombe dessus. Je pensais avoir encore un peu de marge d’autant plus que mon développement intellectuel, lui, ne semblait pas avoir grandement évolué depuis l’adolescence.

En toute confidence, mon excès de Sébum neuronale ne m’a jamais complexé car il évoquait pour moi une jeunesse éternelle : ne pas grandir, c’était aussi ne pas vieillir…n’en déplaise à celles et ceux qui préfèreraient me voir tondue pour ça.

Je voulais en venir où moi déjà ? Ah oui : la claque.

Il y a parfois des souvenirs, des musiques, des moments de vie que l’on aime partager avec les autres. Se replonger dans le passé, rire d’un vieux sketch, d’une pub, d’une chanson, etc… l’un commence à chanter les premières paroles et l’autre entonne le reste du refrain.

Et bien c’est vachement moins drôle quand vous évoquez euphoriquement les bals des années 90 et que les jeunes qui vous entourent vous toisent dans un silence inquisiteur.

Bien sûr, avec les années, le sens que l’on donne au mot « jeunesse » évolue : la fourchette s’élargie.  Les jeunes, ce ne sont plus seulement les moins de 20, mais aussi ceux qui en ont moins de 30. En gros, on réduit considérablement la marge qui nous éloigne nous-même de ces années vertueuses. J’imagine que dans 10 ans, la fourchette s’élargira encore. Cette fois, c’est clair, je parle comme une vieille !

Pourtant, pourtant, tous ces souvenirs sont encore bien présents dans ma tête! J’ai encore les poils droits sur les mollets quand j’entends la musique de ma première entrée au bal et les hormones qui s’agitent quand des parfums me reviennent.

Si j’ouvrais la boite à reliques, je suis certaine que ça vous causerais aussi…

 

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Le bal c’était pour nous, le rendez-vous de la fin de semaine, un peu comme la grand-messe : une communion, l’appel de la communauté. Faut bien reconnaitre que pendant ces années-là, j’ai pas foutu grand-chose à l’école ! Dire que j’en aurais des regrets serait un autre débat !

Chaque samedi, après y avoir réfléchit tout le reste de la semaine, nous préparions mes cousines et moi, notre tenue spéciale  «  toutes éventualités »,  tout rebondissement dans la soirée devait être envisagé : qu’il soit sentimental, climatique, tardif ou embarrassant. Il fallait autant prévoir la tenue séduction que les fringues de rechanges en cas de collant filé ou de bière renversée sur le maillot. Parfois, pour disposer d’une plus grande liberté d’action, nous préfèrerions enfiler un vieux bleu de travail. Ce n’était assurément pas très sexy, mais au moins le message était clair : prédateurs, fuyez !

Que celui qui n’a pas vibré lors de ces grands  rendez-vous de la rébellion, de la beuverie et de la volupté me jette la première pierre et  dommage pour tous ceux qui ont préféré passer à côté.

Une fois au bal, tout un microcosme se réveille…le monde de la nuit et sa magie s’éveille.

Les regards se croisent : les garçons rient fort, bière à la main et les filles repoussent leurs cheveux du bout des doigts en mastiquant un chewing gum .Le groupe est là, gratte quelques accords : la scène peut commencer...

Toutes nos économies du mois se résumaient à ce simple tampon d’entrée. Tout était compté en « entrée de bal » ou éventuellement en « passage au bar » : avec 105 francs, nous assurions 2 entrées de bal et un passage au bar. Pour cela, il fallait forcer le trait toute la semaine avec les mamies, plumer quelques poulets moyennant finance, garder les p’tites voisines et gratter sur l’argent de poche de la semaine. Pour les autres passages au bar, nous comptions essentiellement sur la générosité masculine. Désolé Messieurs !

(Je rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ! je précise au cas ou vous n'auriez pas compris que je parlais d'alcool.)  

Pour contourner ce paramètre financier, mon frère avait même envisagé de fabriquer de faux tampons en gomme. L’idée aurait pu être grandement rentable et astucieuse si les tampons d’entrée ne changeaient pas de forme et de couleur chaque semaine ! Un gros budget gomme y est passé et  la talentueuse contrefaçon  de mon frère n’a jamais eu l’occasion d’être une fois au moins amortie. C’est révoltant de voir qu’on a pu mettre autant d’énergie pour entrer gratuitement alors que d’autres se contentaient de transférer l’encre fraîche du tampon d’un bras à l’autre, puis passaient tout sourire sous le nez des videurs. Finalement, on peut se consoler aujourd’hui en affirmant à nos enfants qu’au moins, on n’a jamais triché !

 Le bal : c’était le lieu de toutes les premières expériences. Je vous épargnerai les plus confidentielles, cela va de soi, mais je sais que pour beaucoup d’entre vous, ces années-là laissent des sentiments troublants : amusés ou amers. Les jeux de charme, les défis entre potes, les actes inconscients : on regarde tout ça avec le recul de nos yeux de parents.  « Mon dieux, si mes enfants faisaient ça !... ».  

Quand j’y pense, je me demande à quoi j’aspirais à cette époque. Un simple « je t’aime », balancé avec un soupçon de sincérité, et nous étions, mes cousines et moi, prêtes à convoler avec le premier bucheron poète au sourire édenté .On aurait craqué pour un grand brun aux cheveux gras : en brosse sur le crane et  longs dans la nuque ; on aurait voulu mourir, callée entre ses bras et les canettes qu’il tenait fermement dans chaque main. On aurait été prête à partager ses baisers avec un chewing gum, à passer après une choucroute, une soupe à l’oignon ou même pire …après qu’il l’ait rendue !

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On s’étonnait après que les feux de l’amour ne duraient pas. A chaque fois, c’était une autre idiote  qui succombait, perdue sur les genoux de son galant, indifférent, hésitant entre sa bière et sa clope.

Pour un peu qu’on arrivait à en ferrer un plus de 3 samedis de suite, commençait alors les échanges de courrier. Il fut un  temps ou le papier et les crayons servaient à écrire des correspondances, nous étions encore bien loin des mails et des SMS. Il ne suffisait pas de se « poker » sur Facebook ou de s’envoyer un « tweet » pour avoir un rencard, il fallait savoir écrire des phrases entières. C’est sur ces échanges romantiques que je me suis fait la main d’ailleurs ! Certains de mes correspondants sont probablement sorti de l’illettrisme un peu grâce à moi, alors que d’autres ont dû arrêter d’écrire aussitôt après. Le pire, c’est que je trouvais follement romantique cette pluie de fautes d’orthographe sur nappe de papier… Je commence à croire que j’ai quand même bien fait de vieillir un peu !

Lors des retrouvailles, on s’échangeait nos gourmettes ou nos pendentifs, aucune lettre n’était celée sans y avoir  apposé un doux baisé à la mangue aspergé d’un peu d’essence de vanille. Nos sentiments ne manquaient pas de saveur !…

Puis la semaine suivante, c’était le drame, le goujat m’avait déjà remplacé. Je me noyais dans un verre de Panaché, hurlant ma colère, mais déjà prête à céder à celui qui voulait bien me consoler…

Certaines copines, plus pragmatiques, préféraient avoir « un copain de des fois » : au moins les choses étaient posées. Ainsi fut  inventés les intermittents de l’amour, la précarité sentimentale voyait le jour. Pas de larme, et surtout : pas de gourmette perdue !...

Heureusement, avec le cumul des expériences, mes choix  se sont montrés de plus en plus judicieux.

Ah ! L’ivresse des bals montés… je me souviens des buvettes d’une longueur interminable, de la pause pipi dans les orties, des talons aiguilles dans la neige, des trous dans le plancher à coup de santiags et des fins de soirées un peu vaseuses. Quelles plus belles soirées que celles qui se terminent à l’aube avec une soupe à l’oignon ou les croissants chez le paysan du coin !

Dire que les bals ont franchement souffert d’une image ringarde, c’est dans ces endroits qu’on a fait un peu l’école de la vie pourtant. L’effervescence n’avait pas d’étiquette, toutes les classes sociales s’y mélangeaient. Aujourd’hui, notre insouciance et notre fantaisie sont un peu partie avec les caisses des musiciens.

Demain je vais avoir 40 ans. Mes musiciens préférés se sont reconvertis dans le spectacle pour enfants. J’accompagne ma fille à leurs spectacles et je suis ravie de la voir chanter  leurs comptines. Comme je sais que tu vas surement lire cette chronique, Gilles, je suis fière de  te remercier d’avoir fait mes belles années et maintenant un peu celles de ma fille.  

Bien vieillir, c’est finalement reconnaitre que le bonheur : c’est aussi aujourd’hui et que ce que l’on n’a pas loupé, le valait bien…

A Gilles P. & Co, Le Troubadour sans âge.

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2013-05-31T17:57:00+02:00

MULOT LAND DRIVE

Publié par mamanmouth

 

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Combien de fois avons-nous cru cette année à l’arrivée du printemps ? Pas un salon de jardin de sorti, pas un parasol, ni même un barbecue qui traine. Le soleil est en vacances en Russie parait-il …je ne vous refais pas le topo, mais c’est qu’on a  failli attendre !

Bêche en main, les  potageophiles*, prêts à retourner la terre, se languissaient de voir la neige disparaître. Les Saintes glaces, la Saint Médard : si nos anciens ont bien essayé de nous rassurer en épuisant tous les dictons possibles, il faut bien reconnaître qu’on y croyait plus. L’hiver n’a pas été long, il a été interminable.

Mais sur le plateau, nous avons la rancœur peu tenace : un p’tit coup de chaud et on a tout oublié. La froidure, évidemment, ça nous connait, nul part ailleurs on ne sait en parler aussi bien que chez nous! Les fils du séchoir à linge sont restés longtemps gelés cette année, croyez-moi ! (cf. article précédent)

Quand le ciel a enfin entendu nos contestations et que le soleil s’est ouvert un passage entre les sapins, qu’avons-nous trouvé dans nos belles allées ? Des trous….des trous partout !

Le jardin retourné, la pelouse dévastée, les champs laminés et la terrasse terrassée ! Aussi incompréhensible et traumatisant qu’un film de David Lynch : UN VRAI CAUCHEMARD !

Le Mulot : du latin « Mulus », qui signifie « taupe ou rat des champs », vie dans les bois ou dans les prairies .Ce petit animal est bien connu pour causer d’importants dégâts aux récoltes…

Quand on lance un combat contre un nuisible, vaut mieux en connaître un rayon sur la question ! Jusqu’à en retenir la définition, je crois que j’ai fait le tour du sujet dans mes recherches sur internet ! On y trouve tout un tas d’idées et d’expériences des plus cocasses, l’agacement chez certains internautes est pour le moins palpable.

Pour ma part, j’ai « temporisé »un peu dans un premier temps…en fait, comme beaucoup, j’ai rien fait du tout pour être exact ! Honnêtement, c’est à peu près comme ça que je procède en général…

Inévitablement, l’étendue du désastre n’a fait que s’accroître. On pouvait toujours rêver !

Vu que notre chat nous a toujours donné entière satisfaction  quant à ses talents de chasseur redoutable, nous l’avons vivement encouragé  dans son projet de grand prédateur de  la chaine alimentaire. Pour le soutenir  davantage dans cette entreprise écologique, nous l’avons ensuite aiguillé dans ce seul objectif en lui soustrayant quelquefois la gamelle de pâté.

Le dessein  devenant par le fait obsessionnel, les résultats étaient très encourageants…mais trop souvent dans la pelouse des voisins !

Agacé par l’omniprésence de cadavres dépecés sur le paillasson que nous manquions  d’écraser chaque matin, j’ai mis en place une lourde investigation auprès des spécialistes de mon entourage.

D’abord j’ai considéré le procédé du  technicien pragmatique : ce dernier pose ses pièges chaque matin et veille ses prises le reste de la journée. Ça marche, à condition d’avoir un peu de temps devant soi.

J’ai quand même acheté, par acquis de conscience, les fameux pièges à la jardinerie. Ces coquins ont dû me voir arriver, ils m’ont refilé le pire instrument de torture inspirés de l’inquisition, impossible à mettre en place, et suffisamment culpabilisant pour que l’on n’ose pas aller se plaindre au commerçant que l’on n’a pas su s’en servir ! Même ma mère n’a pas réussi, aussi persévérante soit-elle, c’est vous dire !

Après le technicien des méthodes, il y a le  libéral magnétiseur. Lui, il pose des sondes au milieu de la pelouse, exécute deux ou trois prières et met l’outil en marche.Ce truc-là, à part m’avoir couté un bras et bouffé mon stock de piles, ça n’a  impressionné pas grand  monde la dessous ! Non seulement les mottes de terres continuaient à apparaitre, mais en plus, c’était le chat qui n’osait plus s’approcher de la sonde.

Ensuite, j’ai tenté l’expérience des fumigènes insérés dans les trous. J’ai juré  des grossièretés  pour mon compte, ça m’a défoulé : c’est déjà ça ! Par contre fallait savoir qu’une fois que les galeries sont trop nombreuses, le gaz s’échappe et l’effet est nul. On aurait pu me le dire avant ça ! Décidément, Je suis maudite !

Voyant mon « budget mulots » fondre à vue d’œil, j’ai changé de stratégie: j’ai  essayé d’appliquer la méthode de l’écologiste botaniste; j’ai découvert que certaines plantes comme les fritillaires repousseraient  les mulots…m’en demandez pas plus, je n’y connais rien. Je suis tellement nulle en jardinage que c’est seulement quand je shoote dans un pot de fleur que je pense à l’arroser, au grand désespoir de ma pauvre mère… J’ai légitimement abandonnée.

Pour ce qui est de l’approche botanique et écologique, elle m’a un peu surprise pour le coup ma maman. Son truc à elle, c’est le taupicide canadien, à l’entendre, c’est radical. Il faut découper des vers en morceaux, les tremper dans la poudre, puis les enfiler dans la galerie...tout un programme ! Elle manque pas  de sang-froid ma p’tite maman, faut voir comme elle peut attendre la bête, le geste vif et le regard averti, au-dessus du trou avec le pic à barbecue !

Une autre méthode a attiré toute mon attention : l’approche du mécanicien bricoleur. Il suffit de brancher un tuyau sur le pot d'échappement de la voiture  ou d’une bécane à moteur puis de la relier à la galerie…astucieuse, mais bon, je ne me sentais pas prête.

Comme j’étais pas chaude pour déglinguer des vers de terre ni d’avantage pour gazer la faune souterraine, je suis allé me perdre dans les forums pour trouver LA combine qui m’éviterait ce carnage. Pêle-mêle, j’ai trouvé des tas  d’idées insolites : mettre du tourteau de ricin, installer des perchoirs pour les oiseaux nocturnes, mettre de la naphtaline, des anticoagulants, de la mort au rat sur des bouts de fromage ou tout simplement héberger des couleuvres, pourquoi pas ?...

J’ai bien aimé aussi la méthode du fantaisiste dogmatique : « J’ai cru entendre que des cheveux les repoussaient »…un brin de poésie, ça repose !

Après ça, je suis tombé sur la démarche du psychopathe pervers : «  Pour éliminer rats, souris et mulots, mélangez de la farine et du plâtre dans une soucoupe ; à côté, poser une gamelle d'eau. Avec un estomac bétonné, ils ne survivront pas. »

Pour finir, Je suis restée interdite devant  l’enthousiasme du poilu de 14 égaré : « Attendez la nuit et sortez le vieux fusil de chasse de grand père, les cartouches de chevrotines et une bonne vieille bouteille de jack...Alors là offrez-vous une bonne partie de chasse à domicile!!Activité à pratiquer de préférence dans un bâtiment qui va être rénové...le bon sens reste de rigueur. Bon amusement ».

Là-dessus, j’ai éteins l’ordinateur. Les forums sur le jardinage, faut pas en abuser, c’est comme ceux sur la santé : plus tu en lis et plus tu deviens fou…

Une fois la colère passée, j’ai tondu la pelouse par-dessus les bosses sans grimacer. Je me suis dit qu’après tout, j’avais surement des préoccupations de  grands privilégiés. Si je vivais dans les favelas ou même dans une tour des quartiers chauds de Marseille, je serais bien contente de n’avoir rien qu’un p’tit bout de terrain, même tout défoncé par les mulots…

Faut bien trouver une justification à sa défaite !

 

potageophiles* : ne perdez pas votre temps à chercher dans le dictionnaire, je l’ai inventé.

On va dire qu’il s’agit d’amateurs de jardinage hautement susceptibles quant  aux caprices météorologiques.

 

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2012-12-11T09:15:00+01:00

On va pâs cont' le beau!!

Publié par mamanmouth

Février 2009 0048

Dans notre chère région, il y a un sujet qui permet toujours de rendre pleine et palpitante une conversation potentiellement vide : la météorologie et ses prévisions.

Pour trouver le sujet du jour, il m’a suffi de regarder par la fenêtre .L’inspiration qui allait de soi, est finalement revenue. Avec, en ce moment, des talus suffisamment hauts pour ne plus voir chez le voisin, on ne pouvait pas négliger le sujet !

Quand on entreprend une conversation dont l’objectif est d’abord de parler, on commence toujours en premier lieu, par l’étalonnage météorologique de l’ensemble du plateau : il est bon de savoir qu’il a fait dans la nuit précédente un remarquable -15° dans la pleine de Charquemont, que le tableau d’affichage publicitaire lumineux  de la Brévine annonçait un honorable -10° au petit matin, alors que chez « Jacoulot » à Morteau, on ne relevait qu’un timide -9° ! Les chiffres ont parlés : c’est le plateau de Maîche qui a gagné !

Y’a pourtant pas d’secret, quand on maitrise la connaissance du sujet, on sait bien que chez les rois du plateau, on est aussi les rois du baromètre qui se débine!!

On poursuit par une analyse scientifique et qualitative des précipitations envisagées pour les 24 heures à venir. Certains experts du temps perdu sont à même de vous faire un bilan pour les 72 prochaines heures. N’obtient pas un master en  discutologie option météorologie qui veut !

« On annonce des averses de neige et puis des flocons »… Si chez les Inuits on ne distingue pas moins de 50 mots différents pour qualifier la neige, ici,y’a tellement de qualificatifs sur l’ensemble de la question,qu’ on ferait fuir n’importe quel anthropologue trop ambitieux !

On sait même faire quelques nuances très perspicaces: 

« Y doit quand même un peu radoucir parce que ce matin j’ai pendu mon linge et les fils étaient moins gelés qu’hier ! 

Le chasse neige est encore passé ce matin à 4h30 et pis à 6h30 quand l’gérâârd y partait à la traîte. J’ai dû épêêler  tout le matin pendant une heure.

Je préfère autant qui passe pas l’chasse neige parce que ça fait du verglâs, pis avec l’auto, dans le virââge des combes, j’ai failli benner dans le taluchhh… ! »

Quelques notes de mon ancienne vie, juste avant l’heure d’aller brancher la bouilloire pour  la pause…

Le temps, plus qu’une conversation : un débat.

Ce qui est bien dans le Haut Doubs, c’est qu’en hiver, il y a au moins un moment où on voit ses voisins : c’est au moment de peler. On évoque la puissance de sa déneigeuse quand on ne convoite pas celle du voisin, la fréquence des passages du chasse neige (étrave fixe ou non), la densité et la mouillosité de la peleté, pour finir avec l’évaluation du cubage de neige retirée en bordure de propriété, monticule qu’on appelle  plus communément : « bourrelet ».

Ah ce foutu bourrelet ! On a déjà  partagé tellement  de grands moments de solitude avec lui…

Parfois de nuit, parfois battu par les vents, parfois sous d’innommables averses de neige pluvieuses et grélisante, mais surtout, et cette fois-là je m’en souviens bien : pendue sur ma pèle, tenaillée par un lumbago foudroyant, j’attendais, gémissante, l’âme charitable qui me sortirait de là (merci C*, sans toi, peut-être  y serais-je encore…).

Ça, c’est un truc qui ne me serait jamais arrivé dans mes pleines juraciennes natales… heureusement pour moi, j’ai échappé à la neige et à la bise pendant presque la moitié de ma vie, c’est toujours ça de pris !

 Ici j’ai fait d’incroyables découvertes avec la langue française : il y a des choses  et des évènements qui suscitent l’agacement générale et qui  n’ont jamais eu de première fois : « y’r’neige », « y’rrrpleut »,  « y’rrrgèle », « y rrreuille », parfois même on rrr’pèle quand on a pas déjà  «épêlé »…franchement, pour un pays rude, c’est un pays rrrrude !

La saison ne fait que commencer, « on ne va pas cont’ le beau » comme disent les anciens. Reste à savoir si c’est dû à la hauteur des gentianes cet été, à l’abondance des noisettes cet automne ou la hauteur du tas de bois fendu devant chez le cantonnier cet hiver ; ce qui est sûr, c’est qu’on aura encore matière à débattre pendant quelques mois !

Finalement, c’est le pays le plus vertueux qui soit. Bien chanceux celui qui vie ici, parce qu’au moins, il a toujours matière à discuter avec ses voisins, même quand il a rien à dire…

 


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2012-06-10T22:30:00+02:00

voyage aux antipodes

Publié par mamanmouth

Dans quelques semaines, nous fêterons le sixième anniversaire de résidence paisible dans notre charmant quartier…

Toute une vie que j’aspirais à m’endormir au son des cloches des vaches et à tutoyer chacun de mes voisins, et voilà que mon époux, ma moitié, mon binôme, ma maison témoin, mon code barre, dans ses rêves éveillés, fait allusion avec soupirs insistants à un tour du monde avec femme et enfants !!

….femme et enfants ?! Mais c’est de MOI…de NOUS qu’il parle !!!

Je crois que cette fois pour les voyages en mode « babacool » pour moi, y’a prescription. J’étais déjà une laborieuse aventurière il y a presque 15 ans, mais aujourd’hui, c’est pour le moins impensable. Rien que regarder les naufragés de kho Lanta cloquer au soleil et bouffer des insectes, j’ai la nausée…

Pour autant, il fut un temps où je pouvais gouter des vers de bancoules, cuisiner de la chauve-souris , sauter à l’élastique et pêcher tranquillement du requin avec des têtes de poules pour hameçon. Vous rigolez ? Pourtant on parle bien de moi !

J’avoue, moi-même, j’ai encore du mal à le croire. Vous m’imaginez aujourd’hui, dans je ne sais quel pays tropical ?

J’aime pas le froid, j’aime pas le chaud, j’aime pas marcher, et j’aime pas m’arrêter! J’ai déjà la phobie des araignées et tous les  insectes à plus de deux pattes provoquent chez moi des réactions allergiques. C’est encore pire avec ceux qui ont des ailes !

Avec le passif que j’ai, aucune assurance n’accepterait de nous couvrir.

Il y a maintenant quelques années de cela, quand ma chevelure soyeuse atteignait mes reins et que l’agilité de mes 23 ans faisait de moi une flamboyante ingénue (…), j’ai eu la chance incroyable de partir pour la Nouvelle Calédonie avec une grosse valise pour seule bagage et  un billet d’avion  aller-simple en poche. Quelle raison à ce périple ? Vous l’aurez deviné : la fougue irrationnelle et hormonale de l’attraction sentimentale…

Une telle aventure, ça méritait au moins que je le ramène le bonhomme !

« Oh ! Comme partager le crépuscule des tropiques, dans ses bras enlacés doit être fantastique ! », Pensais-je. Je rêvais du goût du sel sur ma peau, de la douceur des fruits sucrés, de l’ombre des palmiers et de l’indolence des vagues du pacifique sur nos corps assoupis… (C’est mon côté fleur bleue ça !)

Aujourd’hui, ce dont je me souviens surtout, ce sont les moustiques, les fourmis électriques, les serpents, les soirées alcoolisées des broussards à santiags, les dispensaires et les marécages !! Ça vous rappelle un  célèbre sketch ?ben y’a pas d’erreur : c’était bien à Koumac (cf: P.Timsit) !

Koumac : ville solitaire  à 400 km de Nouméa sur l’une des plus belles iles du pacifique, reliée à la capitale par une route singulière, agrémentée de nids de poules démesurés  (la taille au-dessus, on appellerait ça des  cratères de météorite)…

Donc le paradis : il est à 400 km de Koumac, et non pas à Koumac !!! C’est un peu comme si je vous disais d’aller jusqu’ à Disneyland et que vous restiez devant l’entrée…

 A Koumac, pour votre consommation d’occidental avide de confort, vous trouverez quelques boutiques d’alimentation rudimentaires pour le moins  rentabilisées en termes d’exploitation de surface : « tu trouves de tout chez Nino », annonce la pub.

Effectivement, tout y est ! Tout l’espace est occupé, un  magasin en 3D en somme ! Le  matériel électroménager, les outillages, la hifi, la mercerie, la crèmerie, la quincaillerie, l’armurerie, la droguerie, la friperie et même  l’animalerie ! Les selles de cheval trouvent leur place au-dessus des congélateurs et la machine à laver jouxte le rayon frais qui taquine le dépôt de fusils de chasse. Le royaume  des fromages qui courent tout seul… Attention, baissez la tête en entrant ! « Nino Koumac : toujours la force » !

 Comme je travaillais en tant que standardiste (bien grand mot pour le contexte) dans l’incontournable hôtel de la ville, j’étais occasionnellement sollicité pour donner des idées aux touristes égarés. Faute de mieux, je proposais avec enthousiasme la « visite » de ces superettes pour le moins  déconcertantes. Nino Koumac :trésor d’anthropologie !

Pas un troquet, pas un magasin, pas un kebab et des militaires partout.

S’il y avait eu un musée, je parie que j’aurais même adoré ça.

Bon, c’est vrai, les militaires, c’est un peu grâce à eux qu’on était là en même temps.

Ahhh, la Calédonie, c’est aussi la canicule, les dépressions tropicales et les cyclones : tout un programme. Nous à l’époque, on était content de n’avoir rien à nous et de vivre dans une location. Les violents cyclones étaient toujours annoncés au bulletin météo avec flegme, entre l’éphéméride et la température des plages, un peu comme une hôtesse de l’air vous informe que vous traversez des turbulences alors que le plateau repas du voisin est déjà retourné sur vos genoux. Apprendre que leur maison allait être engloutie et qu’ils manqueraient d’électricité et d’eau pendant 8 jours, laissaient les autochtones plutôt indolents ; alors que nous, nous avions déjà constitué une réserve d’un mètre cube d’eau minérale, fait le plein de piles et vidé frigos et congélateurs.

En curiosité locale, il y a aussi les « fourmis électriques »…rien à voir avec un quelconque insecte mélomane ; il s’agit de fourmis qui vous donnent des sensations de coup d’électricité quand elles vous piquent. Comme j’ai l’agréable habitude d’être allergique à toutes les petites bébêtes du monde, les présentations ont étés rapides. Après avoir posé mon postérieur sur un nid, j’ai finis dans un dispensaire le derrière en choux fleur et une énorme seringue dans les fesses. Pour ceux qui se délectent de détails croustillants, désolé mais j’en resterai là !

Leurs cousins les moustiques sont aussi d’une compagnie tenace quand vous prenez la peine de vous lever à 4 heures du matin afin d’aller à la cabine public passer un coup de fil en métropole à l’autre bout du village. Rien de fantaisiste à cela, il s’agit juste de joindre nos familles en toute courtoisie à des heures respectables. (Décalage horaire oblige !). Par contre, l’enthousiasme de ces charmants insectes est d’autant plus pesant lorsque vos parents vous balancent qu’ils n’ont  pas le temps de discuter avec vous parce qu’ils regardent justement la finale de kho lanta à la télé !!  « Rappelle dans une heure »…

Bien sûr, et cela va de soi, on a vécu une expérience fantastique et j’en garde parmi mes plus belles rencontres et mes plus beaux souvenirs.

 Mon amoureux, souviens toi :

Que de belles croisades : la Calédonie, l’Australie et même l’Ecosse… Riches de nos expériences  mais définitivement  privés de notre inconscience, nous avions, vaincus par les circonstances, fondé l’association : « les vacances sans hôpital », pour que les vacances ne se ne terminent plus jamais dans un  dispensaire.

 Cette fois, même s’il n’y a toujours que les routes qui sont belles et que je reste l’otage consentante de tes rêves, mon amoureux comprend moi, mais ma trousse à pharmacie est fatiguée …

 

 

 

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